Accueil    Capitaine Lacuzon (menu principal )    Biographie de Lacuzon   Les combats de Lacuzon  Le procès de Lacuzon    Les protagonistes de la guerre de 10 ans  les adversaires de la Comté   Les combattants comtois     Préface d'Edgar Faure     Longchaumois   Le Médecin des Pauvres par Xavier de Montépin  Le Médecin des pauvres en bande dessinée   Contact

 

Les protagonistes des guerres de Franche-Comté d e 1636 à 1678    page 8

 

1ère partie : les adversaires de la Franche-Comté : les Français et leurs alliés     

 

A   B   C   D   E   F   G   H   I   J   K   L   M   N   O   P   Q  R   S   T   U   V   W   X   Y   Z   

 

Brunet (capitaine) : Anthoine Brunet d'Oyonnax, sieur de Péron; surnommé par ses partisans, "le brave capitaine Brunet", il était noble et capitaine du corps-franc d'Échallon; il mourut en réalité en novembre 1639, âgé d'une quarantaine d'années près de la combe d'Evuaz, sur les bords de la rivière "La Semine"; voir le plan ci-dessous :

Les Bressans : habitants de la Bresse, région française à l'époque des guerres de Franche-Comté; les bressans combattaient aux côtés des troupes françaises et des Gris du Bugey. Ils avaient une haine et une peur terribles de Lacuson et de ses hommes qui venaient fréquemment semer la terreur dans leurs villages.- Les bressans venaient avec la protection des soldats français, couper les blés en herbe autour des villes et villages comtois afin d'en affamer les habitants.Leurs bandes déferlaients sur les villages, elles volaient, pillaient, violaient, incendiaient et se retiraient à l'abri des troupes du roi de France. Ce fut une guerre de coups de mains, d'embuscades qui se superposa à la guerre des armées régulières - Lacuson s'y distingua particulièrement en s'employant à rendre la monnaie de leur pièce aux "ventres jaunes" bressans.

Condé : Louis II de Bourbon, prince de Condé : , ou Louis II de Bourbon, appelé le Grand Condé (1621-1686), homme de guerre français, chef de la Fronde. Arrière petit-fils de Louis Ier de Bourbon, prince de Condé, Louis II de Bourbon porta le titre de duc d'Enghien jusqu'à la mort de son père, Henri II de Bourbon, dont il hérita, en 1646, le titre de prince de Condé. Formé dans sa jeunesse à l'art militaire, il se distingua durant la guerre de Trente Ans en battant, à Rocroi, les Espagnols (1643). Il fit pendant 3 mois le siège de Dole ( voir à Jean Boyvin) et dut se retirer lorsqu'une armée de secours commandée par Charles de Lorraine vint délivrer la ville.

En 1645, il remporta avec Turenne la bataille de Nördlingen contre les troupes du Saint Empire. L'année suivante, il prenait Dunkerque aux Espagnols, qu'il défit à nouveau, en 1648, à Lens. Ces victoires hâtèrent la conclusion du traité de Westphalie (24 octobre 1648)-Condé prit la tête de la Fronde. Battu par Turenne à Bléneau et au faubourg Saint-Antoine, à Paris, en 1652, il passa du côté de l'armée espagnole et fut vaincu par Turenne, en 1658, au cours de la bataille des Dunes, livrée près de Dunkerque et qu'il avait tenté d'empêcher. Condé obtint, l'année suivante, le pardon de Louis XIV après la signature du traité des Pyrénées et se remit au service du roi de France. Il conquit la Franche-Comté en 1668 et se battit lors des guerres hollandaises (prise de Wiesel en 1672). Promu commandant en chef des armées françaises, en 1675, il livra, la même année, sa dernière bataille contre l'armée du Saint Empire, sur le front du Rhin.

de Courval : ( vicomte) : capitaine français qui s'illustra par ses "courses"( des  razzias dirait-on de nos jours) dans le pays comtois, c'est à dire ses opérations de pillage et de harcèlement,  et son attaque du château de Montaigu.Il fut lui même attaqué directement par Lacuson et ses cavaliers.

Gaston duc d' Orléans : (1608-1660), prince de France, frère cadet du roi Louis XIII, il fut de toutes les intrigues de la cour.Homme ambitieux mais sans caractère, Gaston d'Orléans ne cessa de comploter, sans succès, contre le Premier ministre de son frère, le cardinal de Richelieu, puis contre Mazarin.Les comtois lui donnérent asile en 1631 ce qui donna un prétexte à son frère le roi Louis XIII et au cardinal Richelieu, pour envahir quelques années plus tard la Franche-Comté.

de Grancey ( comte) : commandant d'une des 3 armées qui déferlèrent sur la Comté en 1637, les 2 autres étant le duc de Longueville et le duc de Saxe-Weimar. De Grancey arriva par le pays de Montbéliard.

Les Gris : combattants originaires de la région du Bugey, qui comme les Bressans, leurs voisins, appuyaient les soldats français; (ils étaient eux-même français depuis 1601 ),  ces fantassins du Roi portaient une tunique grise d'où leur appellation. Ils avaient pour chef Lespinassou et Brunet et pour quartier général, le village de Champ-Fromier. - Voir dans la page sur Xavier de Montépin, la description romancée de ces  2 chefs des Gris. Entre les Gris et les Cuanais, c'était une guerre de partisans particulièrement féroce et sans pitié.-Les hommes de Lespinassou mettaient tout à feu et à sang, ils venaient faire la "picorée" jusqu'aux Bouchoux au sud de St-Claude. Ils n'avaient pas l'habitude de faire des prisonniers. Pour Brunet, il faut consulter le site de Cédric Mottier : http://nobilitas-quid-est.com/mes_publications_noblesse_lignages.html

 Guébriant ( Comte de ) : Jean-Baptiste Budes, comte de Guébriant (1602-1643), né à Ploufragan ( Côtes d'Armor) , du Tertre-Jouan, la famille des Budes enfantera des seigneurs jusqu'au XVIIIe siècle :  Jacques devient procureur général au Parlement, alors que Jean-Baptiste, déjà comte de Guébriant, sera  fait maréchal de France en 1642 . Officier en second du duc de Saxe-Weimar, il participa activement aux combats contre les Comtois et ne fut pas moins cruel que le diabolique soudard allemand; après la mort du duc de Saxe-Weimar en juillet 1639, il lui succéda au commandement.  Il brûla le village de Montaigu et assiégea le château qui se rendit le 28 juin 1637. Il fut démantelé et brûlé.

De Guébriant mit le siège devant Nozeroy en janvier 1639, cette place se défendit avec énergie et finit par tomber. Nozeroy, porte de l'HorlogeLa ville fut pillée et brûlée. Après cette prise, les troupes de Guébriant "picoraient" tout le voisinage et même jusqu'à la Rixouse près de St-Claude. Guébriant envoya le comte de Nassau avec une nombreuse troupe pour attaquer St-Claude qui se rendit immédiatement avec l'assurance qu'il n'y aurait ni pillage ni violence, ce qui n'empêcha pas les suédois de piller partiellement la cité.Ceux-ci se retirèrent suite à la rumeur d'une attaque de 2000 partisans comtois et 1500 espagnols ( fausse rumeur en réalité)

Avec l'aide des suédois, il battit en 1641, les troupes impériales à Wolfenbüttel. Fait maréchal de France en 1642, , il meurt au siège de Rottweil en  novembre  1643 à la suite d'une blessure au bras mal soignée.

La Mothe-Houdancourt (de) (Philippe ? ) : Officier français, fut avec de Guébriant, un des lieutenants de Saxe-Weimar. Le 31 mai 1639, à la tête de 1500 fantassins et de 400 cavaliers, , il brûla les villages de Montépile et de Septmoncel puis il marcha sur St-Claude sans habitants et sans défense. Les troupes entrèrent et saccagèrent tout et même les églises; le 1er juin 1639 à 15  heures, le feu fut mis en 30 endroits différents, toute la ville fut réduite en cendres sauf l'église St-Romain et quelques  maisons.

 Longueville (duc de ) : Henry d’Orléans duc de Longueville et Destouville, gouverneur de Picardie et Pair de France. beau-frère du Grand Condé . "En 1637 le duc de Longueville fit irruption par la Bresse, dans la partie méridionale de la Franche-Comté et y porta le fer et le feu, tandis qu'au nord, Bernard de Saxe-Weimar à la tête d'une armée suédoise, ravageait horriblement le pays" (Xavier de Montépin) Henry d'Orléans, duc de Longueville

Lisons ce qu'en dit Xavier Brun : dans Histoire de la guerre de dix ans 1938" article tiré de l'excellent site Internet :"Le Pin sur la planche"

Château du Pin" 27 juillet 1637 : Prise du château du Pin par le duc de Longueville après avoir incendié complètement Lons-le-Saunier.

Parti le 21 juin de Branges près de Louhans avec son lieutenant d'Arpajon, 2000 fantassins et 1000 cavaliers, Longueville marcha sur Lons, ville aux environs de laquelle il allait bientôt recevoir 4000 fantassins et 500 chevaux amenés du pays de Gex et du Bugey par Guébriant...Le 12 juin au soir, Longueville attaqua le château de Courlaoux, qui, après avoir résisté de son mieux, se rendit le lendemain matin. Le 24, il arrive devant Lons, ville de 2000 âmes, murée à l'antique.... La ville fut incendiée et resta en ruine inhabitée jusqu'en 1642. Le 27 Longueville prit le château de Chilly, le 28 Savigny pilla et brûla Clairvaux, le château de la Tour du Meix, le 16 Orgelet, Moutonne et Pymorin, et regagna Lons n'ayant trouvé nulle part de la résistance. Le 25 juillet il prit le bourg de Saint-Laurent-la-Roche où régnait la peste, le château résista 18 jours, ensuite il s'empara des châteaux de Crèvecoeur près d'Orbagna, puis le 27 juillet des châteaux du Pin et d'Arlay..." 

"En 1637, parti de Louhans, le Duc de Longueville envahit le bailliage d'Aval. Après Lons-le-Saunier il occupe Clairvaux et entre à Orgelet le 16 avril. La ville n'a opposé que peu de résistance : la peste l'a dévastée, le château n'est guère défendable et sa garnison réduite." voir l'histoire d'Orgelet sur le site : http://www.orgelet.com/connaitre-orgelet/histoire/xviie-siecle-un-siecle-de-malheurs-1-13.htm

Le 19 juin 1638, il rencontra à Chamole près de Chaussenans, sur les hauteurs de Poligny, le duc Charles de Lorraine qui préféra se retirer. - En août 1638, il mit le siège devant Champlitte ( Haute-Saône) et il en incendia le château, la ville fut pillée et brûlée,  l'église fut dépouillée de ses 10 cloches et de sa statue de la Vierge puis incendiée

Louis XIII ( dit le Juste) : (1601-1643), Louis XIII roi de Franceroi de France et de Navarre, personnage sévère et ombrageux, dont la personnalité tranchait avec celle de son père, le roi Henri IV. Louis XIII eut l'intelligence de s'adjoindre un collaborateur d'exception, le Louis XIIIcardinal de Richelieu, avec lequel il poursuivit durant plus de vingt ans une politique visant à limiter les privilèges dont jouissaient les protestants depuis l'édit de Nantes, à affirmer l'autorité royale contre les Grands et à faire barrage à l'expansionnisme des Habsbourgs en Europe.Né à Fontainebleau, fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, Louis XIII fut orphelin de père à neuf ans. Il fut placé sous la tutelle de sa mère, Marie de Médicis. la régence dura jusqu'à sa majorité, en 1614, année où Louis XIII fut sacré à Reims. La reine,  arrangea le mariage de son fils avec Anne d'Autriche, fille du roi Philippe III. En 1624, dans l'espoir de reconquérir son influence politique, Marie de Médicis convainquit Louis XIII de faire entrer au Conseil le cardinal de Richelieu. Les deux hommes partageaient une même conception de la grandeur de la France et des priorités qui s'imposaient dans le domaine politique. Cela se concrétisa par la reprise de l'affrontement avec les protestants, qui s'acheva en 1628, après le siège de La Rochelle. Ci-dessus portrait de Louis XIII

En 1631, Gaston d'Orléans, le frère du roi, d'autant plus indiscipliné que le couple royal n'avait toujours pas de descendance, tenta de soulever l'Orléanais puis se réfugia en Lorraine auprès du duc Charles IV, fidèle soutien des Habsbourgs.- Ce fut le prétexte de l'invasion de la Franche-Comté.

Ce furent les affaires étrangères, avec l'internationalisation de la guerre de Trente Ans, qui accaparèrent désormais les affaires du gouvernement. Entre 1630 et 1635, la France, alliée à Gustave II Adolphe par le traité de Bärwalde (1631), lutta de manière indirecte contre les Habsbourgs, en soutenant la Suède protestante et en faisant quelques incursions armées dans les terres d'Empire, en Alsace, en Lorraine et en Italie du Nord; mais, lorsque la Suède subit d'importants revers, l'affrontement direct contre l'Espagne apparut inévitable et Louis XIII prit personnellement la tête des opérations militaires.

La naissance d'un héritier, le futur Louis XIV (1638), et la conspiration du favori du roi, Cinq-Mars, et de son ami François-Auguste de Thou, qui avaient comploté avec Gaston d'Orléans, furent les derniers événements majeurs du règne. À la mort de Richelieu, le 4 décembre 1642, le roi fit entrer Mazarin au Conseil, sur les recommandations de Richelieu. La guerre, dont l'issue demeura incertaine jusqu'à la victoire de Condé à Rocroi (1643), imposa de lourds sacrifices au royaume.- La mort du roi, le 14 mai 1643, ouvrit une période instable, qui devait déboucher sur la Fronde.

Louis XIV : Louis XIV dit le Grand , "Le Roi Soleil" (1638-1715), roi de France (1643-1715), l'un des plus illustres souverains de l'histoire de France et celui qui connut le règne le plus long : 72 années.Louis XIV, le roi Soleil peint par Rigaud

Fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, né à Saint-Germain-en-Laye le 5 septembre 1638, , (vingt-trois ans après le mariage de ses parents)- Âgé de quatre ans et demi lors de la mort de son père (1643), il fut placé sous la régence de sa mère, confirmée dans ce rôle par le Parlement de Paris. La reine continua à gouverner avec le cardianal Mazarin, qui avait eu toute la confiance de Louis XIII et qui, déjà parrain du jeune roi, fut chargé de superviser son éducation.-Son enfance se déroula dans le climat dramatique de la Fronde

Le jeune roi reçut une éducation dispensée sous l'autorité de son gouverneur, le maréchal de Villeroy, et de son précepteur, Hardouin de Péréfixe.- Après son sacre (7 juin 1654), il laissa le gouvernement du pays à Mazarin, perfectionnant sa formation militaire sous la direction de Turenne (il participa notamment au siège de Dunkerque, en 1658), alors que la guerre avec l'Espagne s'éternisait jusqu'à la conclusion du traité des Pyrénées (1659).- Le lendemain de la mort de Mazarin, le 9 mars 1661, Louis XIV déclara que, désormais, il gouvernerait seul.

Cette période fut marquée par une ardeur réformatrice de grande ampleur, seulement troublée par l'épisode de la guerre de Dévolution contre l'Espagne (1667-1668).-Dès le début de son règne, Louis XIV avait arrêté, suivant les conseils de Mazarin, les grandes lignes de ce que devait être la politique extérieure du pays : à l'opposé d'une stratégie agressive, dominée par une soif de conquêtes, cette politique devait viser au renforcement des défenses aux frontières septentrionales et orientales, selon la stratégie du pré carré, théorisée par Vauban quelques années plus tard.-En vue de limiter tout nouvel essor de la puissance des Habsbourg, qui menaçaient la France sur deux fronts en dominant l'Espagne et le Saint Empire, elle devait permettre de s'assurer de la neutralité des princes de Suède et de Savoie, tout en concluant des alliances de revers (avec la Pologne, la Hongrie, voire avec la Turquie).

L''armée française, forte de 72.000 hommes en temps de paix, susceptible d'en mobiliser 300.000 en temps de guerre, était devenue l'une des plus nombreuses et des mieux organisées d'Europe.

En 1667, revendiquant le droit d'héritage de son épouse Marie-Thérèse, Louis XIV envahit les Pays-Bas espagnols, déclenchant ainsi la guerre de Dévolution. Les rapides victoires françaises, ( prise de Lille, août 1667), déterminèrent la formation, entre l'Angleterre, la Hollande et la Suède, de la Triple-Alliance, destinée à contrer la France.-Mais prenant de vitesse une éventuelle reprise des hostilités, Louis XIV conquit la Franche-Comté, dont il se servit adroitement, lors de la conclusion du traité d'Aix-la-Chapelle (1668), pour se faire reconnaître la possession de Lille, de la Flandre française et d'un certain nombre de forteresses qui marquèrent le début de la réalisation de la stratégie du pré carré.

La guerre de Hollande : ayant isolé les Hollandais en négociant la neutralité de l'Angleterre et de la Suède, Louis XIV lança en 1672 ses armées contre les Provinces-Unies calvinistes, . Cependant, après de brillants débuts, la France se retrouva dans une position délicate. Confrontée à une résistance acharnée des Hollandais, à la révolution orangiste, et bientôt au ralliement de l'Empire, de l'Espagne et de l'Angleterre à la coalition hostile à la France, l'armée de Louis XIV ne dut sa victoire qu'à une suite presque ininterrompue de succès.-La guerre de Hollande se solda par les traités de Nimègue (1678-1679), qui entérinaient le gain de la Franche-Comté, permettaient de combler les dernières brèches sur la frontière septentrionale et maintenaient le statu quo sur la Lorraine, désormais occupée.

Cette victoire de Louis XIV marqua sans doute l'apogée de son règne, tant sa puissance paraissait reconnue non seulement en Europe, mais aussi en Asie (d'où le roi de Siam lui envoyait des ambassadeurs), en Amérique

Épuisé par un long règne de 720 années, miné par la gangrène, le roi s'éteignit à Versailles le 1er septembre 1715 à l'âge de 77 ans. Il eut pour successeur son arrière-petit-fils, Louis XV, alors âgé de cinq ans.

Nassau ( comte de ) : officier allemand sous le commandement du comte de Guébriant, et lieutenant de M. de la Mothe-Houdancourt, il prit et brûla St-Claude le 1er juin 1639.

 Richelieu, Armand Jean du Plessis, cardinal de (1585-1642), cardinal et homme d'État français, qui encouragea l'absolutisme en France en consolidant l'autorité royale et posa les bases de la grandeur du royaume au XVIIe siècle en poursuivant une politique étrangère conquérante. Le cardinal de RichelieuRichelieu fut le partisan inlassable de la raison d'État. Travailleur infatigable, très ambitieux, il se fit le défenseur implacable des intérêts de la Couronne. En 1607, à vingt-deux ans, il fut ordonné évêque, Représentant de son ordre aux états généraux en 1614, il présenta le cahier général du clergé. Nommé aumônier de la reine mère, il entra au conseil en 1616 en tant que secrétaire d'État pour l'Intérieur et pour la Guerre. Travaillant à la réconciliation de la reine mère et du roi, il prépara son retour au conseil. Il fut réhabilité et nommé cardinal en 1622. En 1624, il devint le principal ministre de Louis XIII. Il le restera jusqu'à sa mort survenue le 4 décembre 1642, exerçant ainsi dix-huit années d'un ministère d'une exceptionnelle longévité.                    

 Des Roches-Baritant ( comte) : commandant français d'un régiment de cavalerie, il attaqua fin octobre 1640 avec l'aide du capitaine de Courval, ce qui restait du château de Montaigu rafistolé à la hâte par César du Saix et Lacuson. Les comtois tinrent bon et les français durent se retirer.

Saxe-Weimar :Bernhard de Saxe - Weimar :semeur de mort Bernhard, duc de  de Saxe-Weimar  : (Né à Neuenbourg (Bade) en 1604- mort à Brisach  le 18 juillet 1639) - Sans doute, le pire de tous, l'incarnation du Mal, parmi tous ceux qui ont combattu les comtois,  le duc de Weimar avec ses bandes mi-suédoises, mi-allemandes , ravagea le pays comtois avec une sauvagerie inouïe. il fut tristement célèbre pour ses exactions dignes de ce que feront les nazis quelques 350 ans plus tard.

R.obert Fonville écrivait : "L'allemand Saxe-Weimar, lui, suivait le génie de sa race. Il faisait brûler les villages dont les habitants étaient repoussés dans les flammes; et  lorsque les paysans s'enfuyant à son approche, allaient se cacher dans la montagne, le soudard germain, lorsqu'il découvrait ces cachettes, faisait murer vivants les pauvres fugitifs au fond de leur retraite, et puis satisfait, il ordonnait de gazonner l'ouverture, et d'y planter des arbres." Fonville n'hésite pas le comparatif avec les nazis même s'il ne les cite pas.

Général protestant durant la guerre de trente ans, Bernhard combattit  les forces impériales dans la défense (1622) du Palatinat.  Il a servi en Hollande et plus tard s'est allié (1631) avec le Roi Gustave Adolphe de  Suède, après la mort de ce dernier à  Lützen (1632) il prit le commandement et conquit la Bavière après cette victoire.    

 En 1633, Bernhard devient commandant de l'armée de la confédération de Heilbronn, créée sous les auspices suédois.  Le gouvernement suédois lui a également accordé le duché nouvellement créé de Franconia, formé des évêchés de Würzburg et de Bamberg.  Sa prise de Ratisbonne (1633) fait de lui le héros des Protestants.  En 1634 il a subi une terrible défaite par l'armée impériale à Nördlingen et bientôt il perd Franconia.  Bernhard et son armée sont engagés au service du royaume de France par le traité de St-Germain signé en juillet 1635 dans le but de défendre l'Alsace.  Les victoires à Breisgau et Breisach (1638) lui ont apporté le contrôle d'Alsace et du Rhin supérieur.  Il est mort le 18 juillet 1639 à Brisach, , tombé malade le 15 juillet, il fut emporté soudainement en 3 jours par la peste. Il fut inhumé sur place, ses restes furent ramenés à Weimar plus tard.

 Les princes allemands du Nord et en particulier Bernard, duc de Saxe-Weimar, tentent de rallier à leur cause les grands États européens. Le roi de Suède Gustave-Adolphe répond à l'appel des princes allemands  et dirige la lutte contre la Maison d'Autriche.

 "En 1631, le prince Bernard de Saxe-Weimar qui a levé une petite armée, mise à la disposition du roi de Suède, organise  les troupes que celui-ci avait pris à sa solde pour lutter contre l'hégémonie de la Maison d’Autriche.. Après la mort du roi de Suède, en 1632 à Lützen, et en vertu des accords conclus par Richelieu, à Saint-Germain-en-Laye le 26 octobre 1635, l'armée du prince de Saxe-Weimar passe au service de la France et avec elle, seize régiments de cavalerie. Désormais, la France intervient directement dans le conflit après avoir soutenu secrètement les adversaires de la Maison d'Autriche. Louis XIII s'engage à payer quatre millions de livres par an au prince Bernard, duc de Saxe-Weimar, pour entretenir les douze mille fantassins et les six mille cavaliers que comptent ses troupes bien équipés, solidement encadrés et aguerris par maints combats. 4 millions de livres équivalaient à 800 millions de Francs de 1955 soit 92 millions de Francs 2001 ( 14 millions et 25.310 Euros actuels ) Richelieu était bien généreux avec un général de religion luthérienne, religion qu'il combattit par ailleurs par tous les moyens y compris les plus brutaux sur le sol de France.

En 1635, Trefsky-Cavalerie continue à faire partie des troupes de Bernard de Saxe-Weimar tout en étant au service de la France. Cependant, l'allégeance du duc de Saxe-Weimar à Louis XIII est fragile. En effet, bien que haïssant les Habsbourg et désirant avant toute chose la reconquête et la grandeur de sa Maison, le duc est attaché à l'Empire. Louis XIII place auprès du duc un homme de confiance, Jean-Baptiste Budes de Guébriant. Celui-ci  déploie de grands talents pour renseigner son souverain sur les intentions du duc de Saxe-Weimar et devient son lieutenant le plus estimé, prodiguant des conseils conformes aux intérêts du royaume de France

 Durant la conquête de l'Alsace, sous les ordres de Saxe-Weimar, le Régiment de Trefsky prend part aux victoires de Rheinfelden (1638) et de Brisach  (1639). A la mort de Saxe-Weimar, le major général d'Erlach prend le commandement des troupes  Il est rapidement sollicité par la Suède et est tenté de quitter le service de la France. Le maréchal de Guébriant persuade efficacement son camarade et, en septembre 1639, moyennant une plus forte pension, l'armée de Saxe-Weimar est définitivement engagée au service de la France."

Certains éléments historiques sont tirés du site extrêmement bien documenté, consacré au 1er régiment de cavalerie : www.ami1rc.org/his111.htm

A l'attaque de la Comté : Le duc de Saxe-Weimar commandait une des 3 armées qui attaqua la Comté en 1637, pour sa part il descendit par la Saône. Après la prise de Brisach en Alsace le 19 décembre 1638, ce fut la ruée sur la Comté. En décembre 1638, Il remonta la vallée supérieure du Doubs ( favorisé par l'absence de neige) et arriva à St-Hippolyte, les habitants s'étaient cachés dans la caverne du château de la Roche, il pilla et brûla la ville selon sa vieille habitude.-Début janvier 1639  ce fut le tour de Morteau qui essaya de se défendre, les habitants furent massacrés, la ville pillée et brûlée. Plus de 500 de ses habitants furent repoussés dans les flammes par les suédois. - Weimar cueillit ensuite le fort de Joux réputé imprenable mais livré par un traître. Puis il pilla et brûla St-Claude sous les yeux de Lacuson qui ne put rien faire.- L'année 1639 apporta une seule chose positive aux malheureux comtois : la mort de Weimar à Neubourg (de nos jours : Neuf-Village près d'Huningue en Alsace) , emporté le 18 juillet par la peste foudroyante ( ou peut-être empoisonné selon les versions), une mort sans doute bien trop douce pour ce barbare...

Pour l'anecdote, on dit que Weimar avait eu le projet de se faire roi du Jura. - Pour en finir avec ce démon de Weimar, voici ce qu'écrivait Béchet, cité par R. Fonville : "Ce guerrier inhumain désespérant de pouvoir forcer ni Salins, ni Besançon, prit le parti de faire incendier tous les villages depuis Pontarlier, dont la plupart des habitants furent refoulés dans les flammes de leurs domiciles, jusqu'à Salins, qui ne dut son salut qu'au courage des siens et à la vigilance de sa garnison ( In Béchet op.cit tome 2)

Les comtois se souviendront longtemps après ( 100 ans, voire 150 ans après ces épisodes) de ces maudits suédois appelés les schweds pour les uns ou les souadais pour les autres, (qui étaient d'ailleurs en réalité pour la très grande majorité d'entre-eux des allemands combattant dans une armée suédoise ) On disait encore bien longtemps après, en Comté : "Mauvais comme Weimar, ou mauvais comme un suédois"

 Villeroy (marquis de ) : (Nicolas de Neufville, marquis puis duc de Villeroy) : Né le 14 octobre 1598, il fut nommé maréchal de France le 20 octobre 1646 et mourut le 28 novembre 1685.Il participa activement à la guerre contre la Comté,  il reçut notamment l'ordre de Richelieu de faire faucher le blé en herbe autour des villes afin d'affamer les populations comtoises, il se fit aider en cela par les paysans bressans. 3000 d'entre eux, par exemple, munis de faux, allèrent faucher les blés verts aux alentours de Salins, Dole et Gray en juin 1640.- le 24 août 1639 il emporta le château de Virechatel, ( situé à Onoz) fief de César du Saix, baron d'Arnans ( le principal chef militaire des comtois) , il le fit démanteler et ordonna de brûler les villages voisins. - Il rançonna à 2 reprises le village de Champlitte ( Haute-Saône) en 1640.- Voir à ce sujet le site consacré à l'histoire de Champlitte : http://perso.wanadoo.fr/j.marchal/index.html

Notes

Bresse :  région entre le Jura (Revermont, Bugey) à l'est, les Dombes au sud, la vallée de la Saône à l'ouest et le Doubs au nord, qui la sépare de la Bourgogne. Elle appartient aux départements de l'Ain et de la Saône-et-Loire, s'étendant donc à la fois sur la région administrative de Bourgogne et sur celle de Rhône-Alpes.- Les villes principales sont Louhans et surtout Bourg-en-Bresse. Cette plaine doucement vallonnée, aux sols argileux et marneux, est traversée par de nombreux ruisseaux, appelés caunes et parsemées de milliers d'étangs particulièrement dans les Dombes( autour de Villars-les-Dombes)

Brisach ou Breisach : ( parfois Brissac dans les textes anciens) : aujourd'hui, 2 villes portent ce nom avec quelques variantes  : Neuf-Brisach ville française de la région alsacienne située  dans le Haut-Rhin actuel, et Breisach -am-Rhein,ville allemande du Bade-Wurtemberg, située à seulement 7 kms de Neuf-Brisach sur l'autre rive du Rhin. Je ne sais pas de laquelle des 2, il s'agissait. A l'époque Brisach était une petite place forte sur le Rhin occupée par les espagnols et qui avait une grande importance stratégique.

Bugey :  région de située dans le sud du Jura. Elle appartient pour l'essentiel au département de l'Ain, dans la région Rhône-Alpes.- On distingue le haut Bugey, au nord, entre la cluse de Nantua-Bellegarde et celle d'Ambérieu-Culoz, bordé à l'est par le Valromey, du bas bugey, au sud, dans la boucle du Rhône à l'ouest du lac du Bourget. Cette partie du Jura méridional se présente au nord comme une succession resserrée de plis montagneux qui culminent au Grand Colombier (1 531 m). Au sud, ces plis s'interrompent brutalement, et une dépression s'étend autour de Belley.

Au IXe siècle, le Bugey fut rattaché au royaume de Bourgogne. À partir de 1077, le territoire passa petit à petit sous la domination de la Savoie. En 1601, la maison de Savoie céda le Bugey à Henri IV, ainsi que d'autres territoires, en échange du marquisat de Saluces.Ceci explique que ses habitants combattaient aux côtés des français contre leurs voisins comtois. Les soldats bugystes portaient des uniformes gris d'où leur surnom. Pendant la guerre de 1939-1945, le Bugey sera un des hauts lieux de la résistance; dès 1943 le maquis s'y installera et fera l'objet d'un attaque massive des allemands ( 9000 hommes) en février et en juillet 1944.

Guerre de Dix ans : (1636-1643)  Elle dura en fait 7 ans; c'est un épisode et une conséquence de la guerre de Trente ans qui a touché la Franche-Comté, elle correspond à des années terribles de ravages, de massacre, de peste, de famine et d'exode.

Guerre de Trente Ans :  (1618-1648), ce grand conflit religieux et politique, qui dévaste l'Europe et surtout le Saint Empire de 1618 à 1648, a pour causes principales la rivalité entre les protestants et les catholiques.On peut lire un aspect de cette guerre qui a aussi touché la Suisse Romande  où le duc de Saxe-Weimar a laissé quelques très mauvais souvenirs : voir le site web de l'abbaye St-Benoit  et l'histoire du crucifix de Develier : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/crucifix/index.html#guerre

Rottweil : ville allemande dans le Bade-Wurtemberg, situé au bord sud-ouest de l'Allemagne) est surtout connue pour avoir donné son nom au chien noir robuste et à l'aspect très féroce  qui fut probablement introduit dans cette ville la première fois par les Romains, le rottweiller. La petite ville, construite sur une boucle des parties supérieures du Neckar, est très attrayante. Les magnifiques maisons anciennes sont principalement de style Renaissance ou baroque.

 Westphalie, traités de, traités signés le 24 octobre 1648, qui mirent fin à la guerre de Trente Ans et rétablirent l'ordre dans les affaires religieuses et politiques de l'Europe, donnant un rôle prépondérant à la France .Ci-contre : tableau du traité de Wesphalie. Traité de Westphalie

 Weimar : ville allemande ( Thuringe) Ancienne capitale du grand-duché de Saxe-Weimar -Weimar est à jamais associée au nom de deux immenses écrivains allemands, Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich von Schiller. Venu jeune homme en 1775 pour y être le conseiller d'un monarque local, le duc Charles Auguste, Goethe y passa le reste de sa vie. Les maisons qu'ont habitées les deux hommes sont devenues des musées.

 

 

 

 

Sources :

Robert Fonville :" Lacuzon, héros de l'indépendance Franc-Comtoise au XVIIème siècle" paru en 1955 - Louis Lautrey : "Vie du capitaine La Cuson". Paris 1913 - Librairie ancienne H. Champion - Cédric Mottier : http://nobilitas-quid-est.com/mes_publications_noblesse_lignages.html  - Site : Le PIn sur la planche : http://lepin.free.fr/  -  Abbaye de Saint-Benoit : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/crucifix/index.html#guerre  - Histoire de Champliitte : http://perso.wanadoo.fr/j.marchal/index.html -

1er régiment de cavalerie : www.ami1rc.org/his111.htm  - Histoire d'Orgelet : http://www.orgelet.com/connaitre-orgelet/histoire/xviie-siecle-un-siecle-de-malheurs-1-13.htm  -

©   Roland Le Corff page créée le 14/10/2002 - version du 10/03/2021